Avec retard, la main hésitante et accentuant la confusion

C’est ainsi qu’est perçue en France la riposte gouvernementale à l’envolée de la pandémie, qualifiée de « brutale » par le Conseil scientifique, et c’est l’effet qu’elle engendre à défaut d’être efficace, ce que les jours à venir confirmeront selon de fortes probabilités. Même avec la méthode Coué, il n’est plus possible de croire que la pandémie est sous contrôle.

Ce qui marche et ce qui cafouille

Lors d’une émission de 8 milliards d’euros d’obligations italiennes à 30 ans, plus de 90 milliards d’ordres ont été reçus et le taux final a été de 1,67%. Pas encore au niveau du -0,18% dont les obligations allemandes de même maturité bénéficient, mais le « spread » (écart) diminue et le taux est à un très bas niveau. Avec cette émission, le trésor italien avait pour but de financer le rachat de titres à plus courte maturité afin de se prémunir contre toute éventuelle hausse des taux futurs.

Révision scabreuse du pacte de stabilité et de croissance

Les discussions s’enchaînent entre Européens, mais il est urgent d’attendre l’ouverture de la petite nouvelle, tant que le budget pluriannuel de la Commission et le plan de relance européen qui lui est attaché n’auront pas été approuvés par les parlements européen et nationaux. Le sujet n’est pas mince : comment faire évoluer le pacte de croissance et de stabilité régissant les déficits budgétaires, qui a été suspendu, ses dispositions n’étant plus applicables en raison des mesures réclamées par la pandémie ?

Ces marches à ne pas rater

Il est « crucial » que le plan de relance européen soit un « succès » pour Christine Lagarde. Mais à quelle renonciation les dirigeants européens vont-ils devoir consentir pour lever le veto des gouvernements polonais et hongrois, car ils peuvent espérer trouver un arrangement avec le Parlement européen. La préservation de l’État de droit est mal partie dans ces deux pays, expression de la poursuite du démantèlement de l’Europe.

En avant à reculons

Malgré les affirmations contraires, le contrôle de la pandémie est perdu en Espagne, en France, au Royaume Uni, en Belgique et aux États-Unis si l’on s’en tient aux grands pays occidentaux. La progression irrésistible du nombre des infections ne laisse aucun doute et l’augmentation des malades en soins intensifs va suivre en raison d’un effet retard. De quoi s’interroger sur la stratégie à reculons suivie par Emmanuel Macron.

Les annonces prématurées d’accord internationaux se succèdent

Les grandes négociations internationales et européennes avancent à pas de tortue, avec toujours le risque de ne pas aboutir. Le sommet européen des 15 et 16 octobre prochains va tenter de franchir les obstacles à l’adoption du plan de relance posés par les États membres ou le Parlement. Mais le débat sur la fiscalité internationale engagé au sein de l’OCDE n’est pas mieux parti pour l’instant.